Les idées font avancer le monde. Elles sont fragiles. On ne doit jamais badiner avec elles.
Surtout quand elles sont actuellement terriblement absentes d’un débat public local frappé par un immobilisme sans précédent.
Une question simple s’impose : qu’est-ce qui marche aujourd’hui mieux qu’il y a trois ans ?
L’intercommunalité ? Non. La dilution dans la Métro a fait perdre une grande partie de
l’efficacité dans les actions quotidiennes.
La justice territoriale ? Non. Les Communes les plus importantes démographiquement
sont toujours prioritaires dans la distribution des aides. Bien davantage, elles ont souvent passé à la Métro, c’est-à-dire à tous les contribuables de l’agglomération, des mistigris qui posaient problèmes pour leurs finances communales.
Les voies de communication ? Non. Aucune voie de communication n’a connu
d’amélioration d’envergure depuis 3 ans. La population connaît des évolutions considérables. Mais les routes sont toutes restées les mêmes. Intangibles. Ce rapport engendre un déséquilibre toujours croissant entre les besoins du trafic et le réseau
d’infrastructures existant. Les liaisons avec Grenoble sont quotidiennement souvent impossibles marquées par une incertitude permanente au gré des embouteillages, des accidents qui congestionnent alors tout le territoire.
La préservation de la qualité du cadre de vie ? Non. Derniers ballons d’oxygène de l’agglomération grenobloise, de nombreuses Communes péri-urbaines sont maintenant exposées à une pression urbanistique est de plus en plus forte et des craintes majeures se font jour pour la première fois à ce point.
La place faite aux services publics de l’enseignement ? Non. Bien davantage, les évolutions urbanistiques densifiées déjà engagées annoncent d’incontournables prochaines tensions considérables.
La place faite à la solidarité inter-âges ? Non. Les seniors sont de plus en plus nombreux, isolés. Les listes d’attentes pour les maisons médicalisées s’allongent. Il ne fait plus bon vieillir au pays. C’est même très souvent totalement impossible imposant un exode lourd de souffrances pour les intéressés comme pour leurs familles.
Et la liste pourrait continuer encore longtemps à l’exemple notamment d’une violence qui est devenue trop souvent la voisine obligée dans des endroits de plus en plus nombreux de l’agglomération.
Pourquoi cet immobilisme qui équivaut concrètement à une détérioration considérable de la qualité de vie dans notre agglomération ?
Parce que les partis politiques traditionnels ont abandonné la compétition des idées. Ils préfèrent les formulettes, de plus ou moins bon goût d’ailleurs, aux débats d’idées.
Ces divorces entre les potentiels locaux et les réalités s’accroissent en permanence. Dans des endroits de plus en plus nombreux, il y a des géographies cassées, démembrées, ballottées selon les intérêts ponctuels des uns ou des autres.
C’est cette réalité qu’il faut changer !
Changer pour évoluer vers quelles valeurs partagées ? D’abord la qualité du cadre de vie quotidien de chacun. Dans de nombreuses Communes, la nature occupe encore une place à part entière. Nous devons veiller à ce qu’elle la garde. Mieux-vivre, c’est bien entendu promouvoir la qualité de la vie dans nos Communes. Par la recherche de l’esthétique dans nos villes et dans nos villages. Par l’amélioration de la place accordée aux espaces verts. Par la lutte contre l’insécurité qui frappe d’abord les plus fragiles.
Mieux-vivre, c’est ensuite aussi la qualité du respect de notre diversité territoriale. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine tout particulièrement à destination des Communes périurbaines du sud de l’agglomération souvent très mal traitées.
Mieux-vivre, c’est enfin une meilleure qualité de la décision publique. Entre deux consultations électorales, il importe que la concertation soit quotidienne. Cela suppose d’accepter comme une richesse le choc des idées. De refuser toute action revancharde pour des motifs politiques. De veiller à la transparence réelle du débat public. Une bonne décision, c’est une décision partagée, discutée, acceptée. Dans ce cadre, le vrai choix est entre :
une agglomération tentaculaire qui transforme chaque pôle excentré en quartier lointain de Grenoble,
l’acceptation d’une organisation multipolaire du territoire.
La première logique actuellement mise en œuvre passe par l’intégration dans une Métro conçue comme outil d’uniformisation au quotidien. La Métro devient ainsi l’outil caricatural du moule unique qui produit d’abord des taxes, des règlements, des constructions densifiées compactées et des … fonctionnaires toujours plus nombreux dans les bureaux et moins présents sur le … terrain.
La seconde approche passe par une nouvelle conception de la coopération intercommunale respectueuse des vrais bassins de vie qui constituent autant de pôles d’équilibre. C’est un fonctionnement intercommunal entièrement neuf avec notamment un dispositif d’évaluation des politiques publiques. Il s’agit là d’une approche indispensable pour apprécier en permanence l’opportunité et l’efficacité des actions conduites donc respecter l’impôt levé qui est celui des foyers de l’agglomération.
L’actuelle évolution néfaste n’est pas fatale. Elle n’est pas obligatoire. Elle n’est pas incontournable.
Il n’y a aucune fatalité à ce que des responsables municipaux ne veulent plus décider, régler clairement et nettement les vrais problèmes : ils atermoient ou discourent par incapacité à défendre une vision collective.
Il n’y a aucune fatalité à ce que la politique locale devienne le jeu du mistigri sur écran géant avec le refrain permanent du « c’est pas ma faute, c’est l’autre » face à une liste des échecs qui s’allonge en permanence.
Cette situation, qui crée une réelle crise de l’actuelle représentation locale, doit être modifiée par un nouveau contrat de pouvoirs.
Il faut imaginer une nouvelle politique hardie de l’aménagement des territoires, c’est-à-dire une politique qui répartisse avec justesse sur l’ensemble des territoires, les activités et les équipements en fonction de la population.
Il faut en finir avec la superposition ininterrompue et la multiplication continue des échelons de pouvoirs qui entravent le processus de la décision, le rendent obscur aux yeux des citoyens et l’éloignent d’eux.
Il faut gagner en transparence pour que chaque contribuable puisse connaître exactement l’utilisation qui est faite de l’impôt qui lui a été prélevé.
C’est sur la base de ces valeurs que nous vous proposons de réfléchir ensemble, d’engager la consultation de toutes celles et tous ceux qui entendent marquer ensemble leur volonté d’une autre conception de la politique locale.
La démocratie n’est jamais donnée. Elle se gagne.
C’est l’enjeu de tous. D’abord d’esprits libres capables de dialoguer, de construire positivement des projets solides, réfléchis, sérieux.
Nous vivons dans une agglomération où l’innovation est notre tradition.
Où les progrès ont fait notre Histoire commune.
Où l’avenir s’est souvent écrit en avance.
Réconcilions-nous avec ces belles valeurs et l’avenir dont le quotidien changera.
Merci par avance pour votre participation au Cercle du Sud Grenoblois.
Si ces valeurs vous inspirent des idées. Merci de les partager ensemble. On ne badine pas avec les idées. On les débat. On les respecte. Pour mieux pouvoir les traduire en actions demain.
Aline Kozma
Présidente d’Elles Marchent 38
Animatrice locale En Marche Jarrie
Référente du Cercle du Sud Grenoblois