Denis Bonzy

Dans l'action publique, ce qui est surprenant face à certaines réalisations, c'est que seuls les "mauvais côtés" sont attribués à certains tandis que les bons côtés appartiendraient à tous. Cette année, la bibliothèque municipale va fêter ses 27 ans. dans quelques jours. Ce week-end de mai 1993, Mme Christiane Courtadon débute son introduction pour l'inauguration par une citation remarquable de Pennac : "le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre. La lecture ne relève pas de l'organisation du temps social. Comme l'amour, elle est une manière d'être. La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas mais si je m'offre ou non le bonheur d'être lecteur". 

Quand elle prononçait ces mots Mme Courtadon n'imaginait probablement pas que 26 ans plus tard, cet équipement au sein d'une nouvelle Ecole resterait au centre de polémiques très vives lors d'une élection municipale. Pour ma part, je ne l'imaginais pas.

Des auteurs de ces polémiques méritent un coup de projecteur. 

Le Maire sortant n'a pas dû en parler à son actuelle compagne associée aux travaux d'alors à la demande de son frère qui était intervenu auprès de moi quand sa soeur recherchait un emploi.

Celle qui, alors Conseillère municipale déléguée, déployait une gentillesse d'apparence permanente aux côtés de Christiane Courtadon n'est pas parvenue à convaincre son époux qui a déployé pendant la récente campagne toute l'énergie qu'il n'avait pas montrée pendant tant d'années pour coller, pour récupérer des procurations ... 

Et la liste pourrait durer longtemps. 

Parce que 26 ans plus tard, le financement du Groupe scolaire a toujours été à l'origine de rumeurs très imaginatives. Toujours orales bien sûr. Jamais écrites. Même celles venant d'une employée communale recrutée à l'époque et désormais jamais avare des moindres rumeurs malveillantes. Toujours orales bien sûr. Jamais écrites.

Mais dans tous ces cas, les personnes sont si nombreuses à se faire un plaisir de les rapporter.

Parce que les intéressés sont bien placés pour donner des leçons.

Ils viennent de financer une réfection de la salle polyvalente sans ... recourir à l'emprunt. Pas la moindre dette supplémentaire.

Ils ont livré un équipement parfait sans le moindre vice de construction donc ils peuvent à juste titre s'élever contre des travaux de maintenance qu'un équipement public doit connaître plus de 20 ans après sa livraison.

Ils ont voté à l'unanimité toutes les étapes irréprochables de marchés publics alors qu'hier le groupe scolaire a été le fruit de décisions d'un très petit nombre dans le secret absolu, sans le moindre jury ouvert à des personnes extérieures au Conseil Municipal.

... : et la liste pourrait durer longtemps des rumeurs aussi irréelles.

Dans une telle ambiance, je propose d'en ajouter au moins trois :

- le regret que ce nouveau groupe scolaire ait mis un terme à des préfabriqués qui permettait d'être davantage au contact de la nature puisqu'à chaque angle d'une pièce, on pouvait contempler le ciel en direct, en levant simplement la tête sans vivre l'obstacle d'un toit qui, par définition, coupe les perspectives,

- la cour n'était pas pelousée. Ce qui était un excellent choix. Elle ne comptait que du gravier et du bitume. C'eût été le bon choix de la garder ainsi car le gravier et le bitume permettent des économies de non entretien de la pelouse et surtout freinent la course des enfants les plus téméraires qui craignent davantage de tomber alors que la pelouse amortit trop les chocs,

- et surtout finalement quel manque d'anticipation que d'ouvrir un espace consacré aux livres édition papier : c'est la démonstration la plus éclatante de l'incapacité des élus de l'époque d'anticiper sur Internet et le numérique. C'est une faute considérable de gestion qui dénote une incompétence disqualifiante.

Au moment de la découverte de la distanciation sociale, j'encourage les esprits solides à vivre l'engagement public sur St Paul de Varces, ils seront rapidement musclés pour la distanciation mentale dans l'ambiance locale actuelle.