PLUi : rendre le pouvoir aux citoyens

Le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) n'est pas un acte administratif. C'est un projet de territoire par conséquent il doit définir les conditions futures de vie des habitants d'un territoire.  Depuis longtemps déjà, la tentation de politiques comme de services administratifs a consisté à chercher à rendre très complexe la compréhension d'un tel document.

Ce moyen permet de déposséder les habitants de questions pourtant essentielles à leur devenir.

Lorsque j'ai présidé l'agence d'urbanisme de la région grenobloise (AURG), j'ai eu conscience pour la première fois à ce point des réticences administratives face à une démocratisation des enjeux. Ce fut alors des batailles internes sévères y compris avec le directeur général de l'agence d'urbanisme à cette époque.

Des médias faisaient état des divergences internes qui en résultaient.

Depuis 2014, avec la métropolisation des enjeux, cette tendance hier déjà dangereuse a pris une importance encore plus forte puisque désormais au niveau de l'agglomération grenobloise les objectifs sont définis pour 49 Communes avec des entités par sous-bassin.

Les vrais défis pour les élus municipaux sont au nombre de deux :

- d'une part l'expression claire et déterminée de leur volonté pour le devenir d'un territoire,

- d'autre part exposer aux habitants les différentes alternatives de façon à ce que cette volonté corresponde à un réel enjeu démocratique populaire.

Sur la commune de saint-paul-de-varces l'expérience en la matière a été très malheureuse.

Il faut se rappeler en 2014 une nouvelle équipe municipale a été élue en ayant comme priorité affichée la non réalisation d'un programme immobilier le villarey.

Une non réalisation qui avait été affirmée par la population lors d'un référendum municipal en fin janvier 2012. La municipalité nouvellement élue sur cette base avait la possibilité d'apporter les corrections dans les 2 mois de l'adoption du dernier document c'est-à-dire dès son élection en mars 2014.

Elle ne l'a pas fait.

Non seulement elle ne l'a pas fait mais elle a ensuite mis en place un dispositif d'urbanisation densifiée incluant des logements sociaux alors même que, par son niveau démographique de moins de 3500 habitants, cette commune n'avait pas du tout l'obligation qu'il en soit ainsi.

Puis, elle a procédé à l'adoption de son PLU dans des conditions qui ont été caractérisées par un entre-soi caricatural.

Il y a des noms qui désormais circulent de façon avérée qui ont été très influents à cette époque avec des classifications mais aussi des déclassements afin de respecter le dispositif des ZAN.

Bref à chacune de ces étapes le constat est celui d'un autre soi totalement déconnecté des relations naturelles indispensable avec les habitants comme avec les propriétaires fonciers directement concernés.


L'actuelle modification numéro 3 du PLUi ne peut porter que sur des corrections à la marge. En revanche en 2026, il ne s'agit plus d'une modification mais d'une révision du PLUi c'est-à-dire le réexamen de la totalité du dispositif.

Je suis souvent surpris et déçu par la non implication des nouveaux habitants dans les choix communaux. Ils se comportent souvent comme des consommateurs d'animations éphémères et non pas comme étant des acteurs des choix importants pour le devenir de leur Commune car la Commune n'appartient pas aux élus mais elle appartient à tous ses habitants.

Si en 2026 cet état d'esprit demeure, et avec une volonté éventuelle encore plus forte de métropolisation, c'est à craindre que la tradition de village prenne fin pour vivre une urbanisation densifiée qui a totalement modifié les visages et les conditions de vie des Communes de Claix, de Varces Allières et Risset et de Vif.

C'est un enjeu essentiel pour les prochaines années. 


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  • denis bonzy