Le bonheur, c'est le chagrin qui se repose. De façon étonnante, des personnes ne parviennent pas à apprécier à sa juste dimension le calme d'une journée sans problème de santé. Cette formule (le bonheur c'est le chagrin qui se repose) devrait leur donner davantage de bon sens. Car on n'imagine jamais la réalité quotidienne d'une fin de vie tant qu'elle n'a pas été vécue dans l'accompagnement d'un proche. C'est une épreuve terrible. En réalité, il n'y a pas une fin de vie mais des situations très différenciées. Avec Marie, nous avons connu cette large gamme de situations pour des proches. On n'en sort jamais comme avant. La fin de vie devient un sujet qui mérite la réflexion.
Si la personne concernée a tout son esprit, que la souffrance devient quasi insupportable et que la lutte contre la maladie ne peut plus être gagnée, c'est sain de lui offrir la liberté du choix : continuer la lutte ou décider d'y mettre un terme. J'ai eu l'occasion de l'exprimer à plusieurs reprises auprès de parlementaires appelés à décider de la loi en la matière. Nous avons connu l'épreuve de la maladie de Charcot. Voir sa maman traverser un tel drame, vivre chaque heure de chaque jour comme une torture : de quel droit des tiers peuvent lui retirer la liberté du choix ? Pour que cette liberté existe, il faut des conditions cumulatives au moins trois fondamentales : l'esprit sain, la souffrance insupportable et le caractère irréversible de la maladie.
Avec ces trois conditions réunies, on doit pouvoir quitter la vie terrestre de façon simple.
Ce progrès important a déjà trop attendu.
C'est le sujet le plus important du moment.
Ce serait agréable de savoir rapidement que cette liberté est reconnue de façon officielle.
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