Début octobre 2024, dans le Nord Isère, un ex élu local est décédé : Achille Paoli. Son parcours met en relief les fractures profondes du pouvoir local. A la Libération, ce fut l'époque des liens de Résistance. Au-delà des partis politiques, ces liens dépassaient les clivages partisans. Une génération a vécu avec ces repères (1945 - 1970). Puis une nouvelle "frontière" est née : le socialisme. La question de fond d'alors : les relations avec le communisme et surtout quelles conséquences d'un "socialisme municipal". La troisième fracture est intervenue au début des années 80 avec la décentralisation.
D'un coup, les élus locaux pouvaient faire. Ce fut la période 1983 - 2 000. La quatrième fracture (à partir de 2010), les élus se contentent de la communication et de l'apparence du pouvoir. Mais ils ne font plus ou si peu. Le pouvoir s'est dilué. Les intercommunalités brident les Communes. Une technostructure locale est installée. Avec le partage des compétences c'est toujours possible de jouer sur le "c'est pas moi, c'est l'autre". Hier les élus réalisaient. Aujourd'hui ils font visiter les locaux publics laissant la place vide pour la technostructure qui décide. Achille Paoli a publié un livre qui marque ces évolutions. Hier, un élu local s'enracinait dans "sa" Commune. Aujourd'hui, divorces, mutations ... il y a beaucoup d'élus nomades. Bref, une époque qui a beaucoup fragilisé la relation entre le pouvoir local et les citoyens. Hier méritant pouvait aussi s'écrire mairitant quand on constate les réalisations. Aujourd'hui, c'est manifestement plus difficile.
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