Denis Bonzy

Le décès hier de François Léotard suscite de très nombreux commentaires. Ce qui est intéressant c'est de noter le nombre élevé de personnes indiquant "je suis venu à la politique grâce à lui". C'est une affirmation d'autant plus étonnante qu'aujourd'hui qui pourrait écrire cette phrase ? Pourquoi les intéressés sont alors venus à la politique ? Parce que Léotard les a fait croire à un autre monde : de la jeunesse, du libéralisme, la sortie du carcan des vieilles habitudes politiques, la fraîcheur de nouvelles idées, la qualité littéraire de ses discours ... Tous ces témoignages ont mis en relief ce qui devrait rester le socle de la politique : la capacité à faire croire à un autre monde. 

Le choc est alors entre les conservateurs qui veulent continuer la situation actuelle et les réformistes qui veulent donner naissance à un autre monde. Il y a des réformistes qui ne sont pas de gauche. La "bande à Léo" a tenté de le démontrer en participant à un souffle libéral tout particulièrement avec Madelin. Mais en vain. Un rendez-vous manqué sous la V ème République. Un de plus car le conservatisme semble si fortement ancré dans les vieux repères des chocs classiques.