Denis Bonzy

Presque tout au long de mon activité professionnelle, j'ai eu, à côté de mon métier de base, des activités d'enseignement. Au début à Sciences Po. Plus récemment, à l'Institut Supérieur Européen de Gestion à Lyon. Et la liste des établissements a été diversifiée en fonction des matières enseignées et de mes centres d'intérêts. Pour un intervenant, l'apprentissage c'est l'intercours. Le moment où on parle avec les étudiants. Sur une séquence temps de 25 ans, les évolutions ont été considérables. Les inégalités matérielles se sont creusées dans des conditions gigantesques. Et cette réalité c'est le contraire du système du mérite. Il ne peut pas y avoir de compétition loyale entre un étudiant qui peut se consacrer à temps plein à ses études et un étudiant qui doit travailler à côté pour payer ses études. Et cette inégalité là, à cet âge, à cette étape aussi décisive d'un cursus de vie, elle est inacceptable. Tout ne peut pas être demandé à l'Etat. Il y a des collectivités locales qui doivent aussi agir. Regardons l'histoire du Revenu Minimum d'Insertion avant sa généralisation nationale à la fin des années 80. Où est-il né sous des noms différents de baptêmes ? A Grenoble et à Vitré ! A Grenoble, lors d'un mandat d'Alain Carignon sous l'initiative de Bruno Dardelet et de Françoise Paramelle. Et à Vitré à l'initiative de Pierre Méhaignerie, maire incarnant le catholicisme social. C'est la réalité des faits avec ce qui était alors appelé le complément local de ressources. La Métropole de Grenoble doit prendre l'initiative d'un revenu universel étudiant fonctionnant sur la base d'un contrat lié au respect d'obligations exclusivement liées à la vie étudiante (pas d'absence ...). La Métro ne peut pas être que répulsive. Et les élus des "petites Communes" ne peuvent pas être que soumis aux idées de Grenoble. L'argent public est l'argent de tous. Et les bonnes idées ont besoin du maximum d'auteurs. Si la confiance nous est donnée en mars 2020, nous déposerons rapidement cette proposition. Ensemble, donnons vie à nos idées.