Denis Bonzy

Hier, c'était la Journée nationale des aidants. Thomas Stern (mari de Catherine Laborde) a beaucoup contribué à la meilleure connaissance de ce "statut" encore obscur quoique décisif : aider une personne proche dans l'épreuve d'une sévère maladie. Les deux épreuves de santé de mes parents ont été des tournants de vie. Une journée de + s'ajoutait à l'emploi du temps ordinaire déjà chargé. Mais une journée si particulière : l'inconnue totale de son déroulement : devenir proie d'une annonce imprévisible qui traduit l'aggravation de la maladie. L'attente de l'appel téléphonique qui changerait toute perspective apaisante. La lecture d'une incompréhensible ordonnance pour qui n'a pas de formation médicale. 

Les longues attentes dans un couloir d'hôpital. Cette terrasse de l'hôpital Michallon écrasée de soleil en plein été avec ces familles qui semblent des ilôts de tristesse et d'amour. Quand on a connu ces réalités, tout change. Il y a la vie d'avant avec ses futilités. Et la vie d'après plus lourde mais probablement plus détachée et surtout avec l'âme légère d'avoir faire son devoir pour ceux que l'on aime et à qui on doit tant. 

la France compte plus de 11 millions d’aidants pour plus de 12 millions de personnes confrontées à une épreuve lourde de santé. 

Et le débat public a surtout porté sur du chauffage à 19° ou la dernière formule éructée par Rousseau dont les exagérations font si mal à la belle cause des femmes ... Il y a des moments où il est naturel de se questionner sur un fait simple : qu'ont pu faire les citoyens français pour mériter un débat public aussi déconnecté des vraies priorités d'une vie ? 

Pour ma part, j'ai été content de contribuer à la lutte d'ISES pour la meilleure reconnaissance du statut d'aidant.