Plusieurs mouvements politiques sont entrés dans une phase passionnante de vérité : ils sont à fond de cale. A cette étape, il n'y a pas 36 chemins : soit c'est le rebond soit c'est la disparition. J'ai vécu une situation de ce type après les législatives de juin 1981. François Mitterrand vient d'être élu en mai. Il procède à la dissolution de l'Assemblée Nationale et c'est une vague rose qui sort des urnes. Le 21 juin au soir, l'union de la gauche a gagné 333 sièges contre 158 à la droite (75 % de votants !).
Courant l'été 1981, nous étions "libérés" : il n'y avait plus rien à perdre puisque tout avait été perdu. Par conséquent, on allait voir celles et ceux qui avaient le tempérament pour repartir à la conquête. Et la sélection s'est opérée. Les bases n'ont jamais été solides. Et seulement deux ans plus tard, ce fut les municipales de 1983 : une vague bleue gigantesque. Le rebond était là. Localement, on va assister à cette sélection au sein du PS, des LR et peut-être même des LREM si une vague Union Populaire déferle. De cette expérience, 3 constats. 1) Ce qui compte pour le rebond, c'est la qualité de l'ambiance du collectif. En 1981, cette ambiance locale était idéale : il y avait un parfum de "résistance : tous dans la boue de la tranchée par temps difficiles". C'est la plus belle époque que j'ai pu connaitre en politique. Depuis 2014, je ne connais plus l'ambiance chez les LR locaux. Mais ce que j'avais constaté localement de 2012 à 2014 c'était une très mauvaise ambiance avec une ou deux personnes vivant quotidiennement dans une culture de "la guerre interne permanente". Pour ces personnes, il fallait déclarer la "guerre du jour". Tout était prétexte. Insupportable. Toxique. Destructeur ! La comparaison locale entre 1983 et 2013 était terrible : la victoire n'est jamais possible quand une ambiance est aussi compliquée, malsaine. 2) Il faut du neuf. Des "anciens" doivent certes être là pour faire profiter de l'expérience. Mais c'est le neuf qui va faire vivre ou pas des approches fraîches, novatrices. 3) Il faut du travail plus que jamais. Et du travail sur le terrain. C'est une période passionnante qui est ouverte. C'est quand il faut lutter contre des vents contraires qu'on voit les tempéraments solides, pas quand chacun peut être porté par des vents favorables. Fin juin 2022, on y verra plus clair dans le devenir des personnels politiques locaux.
DB
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