18/08/2020 : J + 51 : une vie publique nouvelle est en train de naître

Comme l'économie est en train d'écrire des pages nouvelles dont l'avènement de tout ce qui consacre la distance face à la crise du Covid-19, la vie publique est manifestement également entée en transition. 

Sur le réseau social Medium, j'ai eu plaisir à tenter d'identifier des évolutions qui méritent l'attention :

Les trois chocs majeurs pour des démocraties occidentales avec une ampleur inédite

Des démocraties occidentales sont confrontées à trois chocs majeurs d’une ampleur inédite. Le premier choc, c’est la progression constante de l’abstention. L’enjeu n’est plus de

rassembler mais de mobiliser. Car le réflexe d ebase n’est plus de participer mais de répondre à la question “à quoi bon ?”. Dans ce cadre, pour mobiliser, le discours doit être de plus en plus radical et surtout de nature à s’adresser à des segments homogènes. C’est une approche entièrement différente des programmes électoraux. La place n’est donc plus à la nuance ni à la généralité. Elle est aux affirmations vives et sectorielles.

Le second choc, c’est l’entrée dans l’ère post vérité. L’ère post vérité c’est quoi ? C’est ne plus prendre en considération l’idée qu’une vérité objective reposant sur des faits avérés peut exister et doit être respectée en conséquence de façon incontournable. Mais à l’opposé, c’est prendre des faits pour ouvrir une interprétation qui peut être détachée de la réalité matérielle des faits à la condition qu’elle soit subjectivement possible. Les faits sont maltraités, parfois même ignorés dans leur périmètre global. La nuance est considérable. En 2016, Donald Trump a ouvert cette porte. Depuis, le chemin est très utilisé.

Et ce second choc s’accompagne d’une “liberté” encore plus grande prise avec la “vérité” sous son acception traditionnelle : l’étape où les mots perdent leurs sens traditionnels. C’est le troisième choc. La fonction des mots est décisive dans une démocratie. Le mot est LE vecteur de communication entre un émetteur et des récepteurs. Comment une communication peut-elle vivre si les mots perdent leurs sens c’est à dire leurs significations traditionnelles ?

Quand ces trois facteurs s’ajoutent, c’est une crise fondamentale qui est ouverte. Cette crise vient parfois de loin pour certaines démocraties. Dans ces conditions où ces démocraties passent à ce point à la recherche d’elles mêmes c’est une étape très particulière qui est désormais ouverte.

Denis Bonzy


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